La reconstruction du sein, après son ablation pour cancer, a évolué très rapidement depuis les années 80. Elle est maintenant bien codifiée et plusieurs techniques peuvent être utilisées : les prothèses et les expandeurs (prothèse qui se gonfle progressivement), les lambeaux musculo-cutanés du dos et du ventre (TRAM), les lambeaux libres ou perforants (surtout prélevés sur l’abdomen = DIEP) et enfin plus récemment l’utilisation de sa propre graisse (lipomodelage) en complément des autres techniques, voire même utilisée seule en plusieurs injections. Cette chirurgie nécessite, le plus souvent, plusieurs temps opératoires (entre 2 et 3 temps, parfois plus) pour créer le volume, symétriser l’autre sein, améliorer les contours et reconstruire l’aréole et le mamelon.
Nous allons essayer d’expliquer ces techniques et de comprendre leurs indications en fonction des possibilités locales.
Reconstruction par prothèse ou expandeur
Elle se fait à l’aide d’une prothèse (le plus souvent remplie de gel de silicone) dont le volume est fixe. Certains chirurgiens utilisent un expandeur qui lui a un volume variable. Ce dispositif permet, à l’aide d’un petit réservoir placé sous la peau et par injection de sérum, de faire varier le volume et de distendre progressivement la peau.
Que ce soit en reconstruction mammaire immédiate (RMI) ou secondaire (RMS), c’est-à-dire quelques mois après la mastectomie, la prothèse est utilisée pour former le volume du sein à reconstruire. Pour cela, on place l’implant derrière le muscle pectoral qui recouvre les côtes, sous les seins. Dans cette loge, on place l’implant mammaire après avoir tiré sur la peau abdominal vers le haut et fixé celle-ci afin de former un sillon sous mammaire (SSM).
Un drain sera mis en place et dans certains cas, on pratique la symétrisation du sein opposé dans le même temps opératoire (voire réduction) en reconstruction immédiate...
...et en reconstruction secondaire
Les prothèses utilisées sont rondes ou anatomiques (en forme de gouttes) en fonction des opérateurs et de la forme du sein à reconstruire.
Certains utilisent plutôt un expandeur qui sera ensuite remplacé par une prothèse définitive.
L’intervention est courte (1 h à 1 h 30) sous anesthésie générale avec une hospitalisation de 2 à 3 jours. La douleur est souvent de courte durée et bien calmée par les perfusions d’antalgiques les premiers jours. Un arrêt de travail de 15 à 20 jours est préconisé ainsi qu’un arrêt du sport pendant six semaines.
Les complications ne sont pas très fréquentes :
- Risque d’infection ou d’exposition de la prothèse (inférieure à 5 %) qui nécessitera de la retirer.
- Douleurs locales souvent dues à la pression, à la coque péri-prothétique (cicatrice que l’on fabrique autour de l’implant).
- Rupture de l’implant à plus ou moins long terme qui nécessite donc sa surveillance régulière et son changement au moindre doute.
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