Le carcinome canalaire est le type de cancer du sein le plus répandu, représentant une majorité significative des cas diagnostiqués. Il se développe à partir des cellules des canaux galactophores, structures responsables du transport du lait vers le mamelon. Contrairement au carcinome canalaire in situ, qui demeure confiné aux canaux, le carcinome canalaire infiltrant franchit la paroi des canaux et envahit les tissus mammaires environnants, ce qui augmente le risque de propagation aux ganglions lymphatiques et à d'autres organes.
Carcinome canalaire infiltrant : qu'est ce que c'est ?
Le carcinome canalaire infiltrant, ou carcinome infiltrant de type non spécifique, est une tumeur maligne qui prend naissance dans les cellules tapissant les canaux mammaires. Ces canaux ont pour fonction de transporter le lait des lobules vers le mamelon. Dans le cas d'un carcinome in situ, les cellules cancéreuses restent confinées à l'intérieur des canaux. Cependant, lorsqu'elles traversent la paroi des canaux pour envahir les tissus mammaires adjacents, on parle alors de carcinome canalaire infiltrant.
Cette progression augmente le risque de dissémination du cancer aux ganglions lymphatiques situés sous l'aisselle et, potentiellement, à d'autres parties du corps via la circulation sanguine et lymphatique.
carcinome canalaire infiltrant : les facteurs de risque
Les facteurs de risque associés à cette forme de cancer du sein sont multiples. Les antécédents personnels jouent un rôle notable : une femme ayant déjà eu un cancer du sein présente un risque significativement plus élevé de développer un nouveau cancer du sein. De plus, le risque de développer un cancer du sein infiltrant est nettement plus important chez les femmes ayant déjà eu un cancer canalaire in situ ou un cancer lobulaire in situ. D'autres facteurs, tels que des mutations génétiques (notamment des gènes BRCA1 et BRCA2), une exposition prolongée aux hormones œstrogéniques, une consommation excessive d'alcool, le tabagisme, l'obésité et une exposition aux radiations ionisantes, peuvent également augmenter le risque de développer cette pathologie.
carcinome canalaire infiltrant : le diagnostic
Le diagnostic médical du cancer du sein canalaire infiltrant ( ou carcinome canalaire infiltrant) repose sur une série d'examens médicaux visant à confirmer la présence du cancer, à en déterminer l'extension et à orienter le choix thérapeutique :
- Examen clinique : le médecin procède à une palpation des seins et des aisselles pour détecter d'éventuelles masses ou anomalies.
- Imagerie médicale : la mammographie est l'examen de référence pour détecter les anomalies mammaires. Elle peut être complétée par une échographie mammaire, notamment chez les femmes aux seins denses, afin de préciser la nature des lésions suspectes.
- Biopsie : lorsqu'une anomalie est identifiée, une biopsie est réalisée pour prélever un échantillon de tissu mammaire. L'analyse histologique de cet échantillon permet de confirmer la nature cancéreuse de la lésion et de déterminer son type histologique.
- IRM mammaire : dans certains cas, notamment pour évaluer l'extension locale du cancer ou en présence de seins denses, une IRM mammaire peut être indiquée.
- Bilan d'extension : des examens complémentaires, tels que des analyses sanguines, une scintigraphie osseuse, un scanner thoraco-abdomino-pelvien ou une tomographie par émission de positons (TEP scan), peuvent être demandés pour rechercher d'éventuelles métastases et évaluer l'extension de la maladie.
Les grades du cancer du sein canalaire infiltrant
En plus du stade, le carcinome canalaire infiltrant est classé en trois grades histologiques, qui permettent d’évaluer l’agressivité de la tumeur en fonction de l’aspect des cellules tumorales et de leur rythme de multiplication :
- Carcinome canalaire infiltrant grade 1 : les cellules cancéreuses conservent une structure proche des cellules mammaires normales et leur multiplication est relativement lente.
- Carcinome canalaire infiltrant grade 2 : les cellules tumorales présentent des anomalies plus marquées, avec une organisation plus désordonnée et une multiplication accrue.
- Carcinome canalaire infiltrant grade 3 : les cellules sont très atypiques, peu différenciées et prolifèrent rapidement, traduisant une tumeur plus agressive.
Cette classification guide les décisions thérapeutiques et permet d’évaluer le pronostic de la maladie.
Carcinome canalaire infiltrant : traitement
Le traitement du cancer du sein repose sur une association de traitements chirurgicaux et médicaux adaptés aux caractéristiques de la tumeur et au profil de la patiente. Le traitement chirurgical du cancer du sein comprend la tumorectomie ou la mastectomie, tandis que le traitement médical du cancer du sein regroupe la radiothérapie, la chimiothérapie, l’hormonothérapie et les thérapies ciblées :
- Chirurgie mammaire : par tumorectomie (ablation de la tumeur avec conservation du sein, généralement suivie d’une radiothérapie) ou mastectomie (ablation totale du sein dans certains cas, avec possibilité de reconstruction immédiate ou différée).
- Radiothérapie : administration de rayons haute énergie pour détruire les cellules cancéreuses résiduelles après chirurgie.
- Chimiothérapie : traitement médicamenteux pour réduire le risque de récidive selon les caractéristiques tumorales.
- Hormonothérapie : prescrite si la tumeur exprime des récepteurs hormonaux, pour limiter leur stimulation.
- Thérapies ciblées : médicaments spécifiques visant certaines anomalies cellulaires.
Carcinome canalaire infiltrant : pronostic et chances de survie
Le pronostic vital du carcinome infiltrant de type non spécifique varie selon plusieurs facteurs :
- Stade du cancer au moment du diagnostic : une détection précoce améliore les chances de survie.
- Taille de la tumeur et atteinte ganglionnaire : une tumeur localisée, sans envahissement des ganglions lymphatiques, présente un meilleur pronostic.
- Profil moléculaire : les cancers hormono-dépendants répondent mieux aux traitements spécifiques.
- Présence de métastases : leur absence est un facteur déterminant pour un taux de survie plus élevé.
Grâce aux avancées médicales, le taux de survie à 5 ans est souvent satisfaisant pour les formes localisées. Le dépistage régulier et une prise en charge rapide permettent d’améliorer encore ces résultats.